Plage de l’Espiguette
La Pointe de l’Espiguette, classée Site naturel en 1994, et le phare, classé monument historique en 2012, témoignent d’un dialogue permanent entre l’homme et son environnement. Ensemble, ils racontent l’évolution de la perception du littoral qui, en près d’un siècle et demi, est passée de la crainte à l’enchantement, de l’affrontement à l’équilibre environnemental.
Espiguette à l'infini...
Avec ses dunes blanches qui atteignent jusqu’à 12 m de haut, et sa plage sans fin l’Espiguette forme un système dunaire admiré par tous les amoureux de l’environnement. Incluse dans le périmètre du Grand site de la Camargue gardoise en 1998 et classée Grand site de France en 2014, ce sont 534 hectares naturels protégés soit 10 kms de littoral vierge de toute construction.
A l’état brut et sauvage
Des dunes sensibles : sous chaque pas de l’homme, un grain de sable qui a mis 100 ans à gravir la dune, va redescendre en 1 seconde ! C’est pourquoi des travaux de préservation sont effectués : ganivelles, passerelles en bois, signalétique pour sensibiliser les visiteurs sur la fragilité de ce milieu, la nécessité de ne pas monter sur les dunes, reconstruction et renforcement de 2 cordons dunaires… pour protéger au maximum la plaine de l’Espiguette, maîtriser ce sable voyageur et faire en sorte que le site et ses nombreux visiteurs cohabitent au mieux. On profite du site mais on le respecte !
La faune et la flore sont caractéristiques du milieu dunaire. On dénombre 109 espèces d'oiseaux dont 25 espèces rares et protégées ainsi que de nombreux insectes et amphibiens comme les lézards et les grenouilles !
La végétation existe au pied et au-dessus des dunes. Il y a les plantes édificatrices de dunes comme l’oyat ou l’euphorbe et celles qui participent à la stabilisation des dunes comme le lis des sables, le raisin de mer et le panicaut.
Le conseil du guide
Même si les dunes de la plage de l'Espiguette paraissent indestructibles, elles sont sensibles : un grain de sable qui a mis 100 ans à gravir la dune peut redescendre en 1 seconde sous chaque pas de l'homme. Pour protéger au maximum ce magnifique paysage, il ne faut pas gravir et marcher sur les dunes.
La plage de l'Espiguette est un véritable trésor naturel à protéger !
Un espace protégé
Cet habitat, autrefois répandu est désormais relictuel d’un système dunaire rare et menacé sur le littoral méditerranéen français. Ses 10 kms de plage constituent l’un des plus beaux systèmes dunaires du Nord du bassin Méditerranéen. Vierge de toute construction et unique en Europe ce patrimoine naturel exceptionnel et fragile fait l’objet d’une directive habitat Natura 2000.
Son massif dunaire est encadré par de hautes dunes, parallèles à la plage qui permettent de préserver le site d’un ensablement total. Pour ces raisons, l'accès au phare de l’Espiguette n’est autorisé que par un passage balisé : la passerelle en bois. Cet aménagement offre l’opportunité de découvrir et faire connaître un site fabuleux, mais surtout de protéger ce patrimoine naturel fortement soumis aux aléas naturels et aux dégradations liées aux fréquentations et traversées sauvages du milieu dunaire. En empruntant cette passerelle, vous aurez l’occasion de surplomber la dune sans risquer de l’endommager.
Une plage nettoyée à la main
En 2012 la commune a fait un choix radical : nettoyer les 10 kms de la plage de l’Espiguette… à la main. Stop aux machines.
Les machines rendaient la plage lisse et propre mais avec des conséquences désastreuses pour l’érosion et la biodiversité de notre écosystème fragile. Grâce au nettoyage manuel, les gardes du littoral freinent le phénomène d’érosion. Une machine prélève le sable sur environ 20 cm de profondeur, mais ratisse tout, y compris les déchets organiques qui constituent la « laisse de mer », un mélange de coquillages, d’algues et de bois. Car contrairement aux résidus artificiels de l’activité humaine estivale, les déchets naturels, déposés naturellement par la mer sont utiles. Pendant l’hiver les bois flottés, les algues, les coquillages sont poussés vers l’intérieur. Une fois recouverts par le sable, ils forment des embryons de cordons dunaires qui se végétalisent. Depuis 2012, les massifs dunaires ont grossi et constituent désormais un rempart naturel contre l’élévation de la mer.